Directrice artistique de la compagnie Dame de Pic, chorégraphe et interprète, Karine Ponties est l’auteur de plus d’une trentaine de pièces. L’univers de ses créations se caractérise par son sens de l’absurde, son exploration de l’intimité, de l’organique et des relations humaines.
Quelques semaines avant le début de la Carte Blanche qui lui est consacrée, la chorégraphe convie le public à un atelier de pratique chorégraphique où il sera question de traduction.
Un atelier du mouvement où travail d’exploration et d’improvisation permettra de solliciter l’imaginaire de chacun.
Mercredi 22 février de 19h à 22h // L’atelier s’adresse aux :danseurs, comédiens, mimes, circassiens, marionnettistes ou clowns. // Compétences particulières : Etre à l’aise dans le développement et l’exploration d’un langage chorégraphique personnel. // L’atelier est gratuit mais la participation est conditionnée par la prise de deux billets pour la Carte Blanche (du 7 au 12 mars).
Infos et réservation au 01 55 53 10 60 ou par mail contact[at]theatrejeanvilar.com
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« La recherche s’articule autour de la traduction. Traduire, réécrire, non pas nous dans le monde, mais le monde en nous, comme des êtres vivants parmi d’autres êtres vivants. Une traduction comme médiation entre la pluralité des cultures et l’unité de l’humain. Traduire aussi l’étranger en nous.
Traduire donc, et proposer une écriture, un langage qui part du corps dans lequel il y a plusieurs langues car il n’y a pas qu’un seul désir. La danse n’est pas un but en soi pour moi, d’un point de vue esthétique ou formel, elle est plus un moyen pour que le corps soit une expérience à mener, pour éprouver ses limites, ses identité(s) et ses devenirs.
C’est un processus de transformation intérieure qui se nourrit à tout instant de l’expérience la plus consciente et la plus immédiate de la vie. Il ne suffit pas de donner à voir. Il s’agit de donner à créer, à se recréer.
Cet atelier du mouvement sera un lieu de concentration où l’épreuve physique se fond avec l’imaginaire.
Nous abordons ici un travail d’exploration, d’improvisation et de composition : il ne s’agit pas d’un savoir-faire, mais de solliciter l’imaginaire de chacun en proposant des outils qui a leur tour peuvent être modifiés.
Chacun est amené à jouer avec lui-même à travers plusieurs supports : textes, photos, tableaux, évènements, verbes d’action, formes, couleurs, matières, animaux, éléments de la nature… Car dans notre corps sont déposés des éléments qui viennent de nos diverses expériences, de sensations, de ce que nous avons écouté, regardé, touché, goûté.
Tel un acrobate singulier, dans un état ludique, construire des univers ou des phrases chorégraphiques au cours d’improvisations et de constructions (individuelles et/ou collectives). Celles-ci alternent entre le théâtral et le formel, le banal et le stylisé, le simple et le compliqué, l’extravagance et la sobriété, le grand et le petit, l’émotion et la froideur.
C’est un travail d’abord individuel, une expérience fondamentale dans le processus de la création. Seul le corps engagé dans le travail peut ressentir la précision et la justesse d’un geste, l’évidence d’un espace, la dérive, l’hésitation, l’erreur. Pour maintenir un équilibre entre structure et prise de risque, en acceptant les maladresses et les égarements.
Dans tous les exercices, il est aussi important d’apprendre à regarder que d’apprendre à faire.
Maintenir un équilibre entre structure et prise de risques, accepter les maladresses et les égarements, tout en gardant l’état ludique, durant des séances d’improvisation plus libres, plus débridées, spontanées, instinctives et collectives. Pousser un mouvement au-delà de l’équilibre, c’est provoquer le déséquilibre, entrer dans la chute et, pour éviter cette chute, on avance. Ceci est valable autant pour le mouvement physique que pour les états sensibles. »Karine Ponties
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