Vendredi 13 octobre 2017, la Cie Retouramont investit la place du théâtre Jean-Vilar. Quatre danseurs-acrobates, accompagnés d’une vingtaine d’amateurs, créent un ballet vertigineux.
« La dimension magique, féérique presque, du spectacle a « poétisé » ma vision de cette place que je trouvais vide et triste. Je pense que je ne la regardais même plus lorsque, rarement, je passais devant. La structure a formé dans mon souvenir un hologramme mental qui s’ajoute à cette place. J’ajoute que ce projet m’a emballé dès le départ mais destabilisée aussi par la façon dont il propose de jouer avec les espaces dans une structure semblant n’offrir qu’un chemin. Or on en découvre d’autres. Chacun peut d’ailleurs y créer le sien en fonction de son désir et de son inspiration. Alors, au fond, on y chemine comme on est… et on s’y rencontre soi un peu aussi. Lâcher prise et authenticité semblent nécessaires.
J’interprète les évolutions des danseurs comme une métaphore des chemins qu’on peut rencontrer dans la vie ou encore des chemins plus personnels, plus intérieurs. Chacun peut rencontrer des routes ascendantes et descendantes, plus ou moins stables mais aussi l’immobilité heureusement éphémère. Pour avancer, il faut développer agilité, créativité, endurance, confiance, audace. Pour ma part, parmi les émotions présentes, je trouve que le moment le plus intense est la danse de Francisca, seule, avec l’ombre projetée de l’échelle (après son duo dansé avec une échelle).
Pour finir, je n’ai pas de questionnement de société précis à formuler mais quelques remarques. Mettre en oeuvre un projet participatif comme le vôtre en lien avec le théâtre mais à l’extérieur de celui ci, il me semble que c’est mettre la culture, notamment sa dimension artistique, à la portée de tous. Jouer devant et non dans le théâtre, c’est une ouverture et même une invitation à rencontrer le monde artistique pour les uns, voire à en faire partie pour d’autres…
Il y a également ce que le spectacle suscite en étant simplement à la vue de tous. D’une certaine façon, il « s’impose » aux passants. Je repense à ce monsieur qui en passant devant la structure un jour à dit à Francisca et d’autres présents « c’est n’importe quoi ». L’incompréhension et le rejet. Je crois qu’il existe à beaucoup de niveaux et sous de nombreuses formes dans notre société aujourd’hui.
Je n’oublie pas les personnes qui sont restées alentours nous regarder, curieux, lors des séances de répétitions… L’espoir est permis ! » Magali Motte
Retour en images…
[Réalisation et montage Michael Constant – Pixel Prod]
Source: https://www.theatrejeanvilar.com/2606-16455/le-blog/fiche/envolez-vous-avec-jeux-d-echelles.htm
.