Fort de son succès (plus de 17.000 visiteurs), la galerie consacrée aux arts de l’Islam dont l’exposition a été organisée par le musée du Louvre est maintenue jusqu’à l’hiver 2022. Ainsi, les œuvres prêtées par différentes institutions (musées du Louvre et de l’Armée, Trésor de la Cathédrale de Vannes, Frac Bretagne) seront remplacées par des œuvres inédites de la collection du musée des beaux-arts, et notamment du Maghreb : une belle occasion de poursuivre votre exploration de ces riches civilisations !
Par ailleurs, les liens tissés par le musée avec les Amis du Pardon Islamo-Chrétien qui a lieu chaque année le dernier week-end de juillet à Vieux Marché en Côtes d’Armor, est ici brièvement évoqué par le reportage de FR3 Bretagne de 2021
Le Pardon Islamo-Chrétien de Vieux Marché : un rituel de tolérance unique en France.
Dans les années 1950, le grand islamologue Français Louis Massignon, professeur au Collège de France, est à la recherche de témoignages d’évangélisation des premiers siècles de notre ère. C’est ainsi qu’il entend parler pour la première fois du Pardon des Sept Dormants d’Éphèse au hameau du Stiffel en Vieux Marché dans les Côtes d’Armor.
Il y vient en 1953 pour la première fois. La ferveur des Bretons le touche mais il est également intrigué par les paroles de la Gwerz, épopée rimée et chantée en langue bretonne pendant la cérémonie du Pardon. En effet, les couplets 6 à 31 du chant breton sont non seulement très proches des récits des Sept Dormants d’Éphèse présents chez les chrétiens d’orient mais aussi des versets 9 à 26 de la Sourate 18 du coran dite « de la caverne » qui est psalmodiée de tous les vendredis lors de la prière musulmane.
Dans le contexte d’une guerre d’Algérie qui commence, Louis Massignon organise de 1954 à 1962, date de son décès, des rencontres entre musulmans et chrétiens au moment du Pardon à Vieux Marché (chaque année le dernier week-end de juillet). Il obtient la restauration de la chapelle des Sept Dormants par les monuments historiques, et l’évêque de Saint-Brieuc accepte qu’une messe en rite oriental où l’on peut prier en arabe soit dite le dimanche matin, avant la grand-messe du Pardon. Enfin, chaque année musulmans et chrétiens se rendent ensemble à la Fontaine du Stiffel où la sourate 18 est psalmodiée et traduite en français.
Le riche cabinet de Christophe-Paul de Robien, magistrat, historien, naturaliste et collectionneur d’art français, conseiller au Parlement de Bretagne au XVIIIe siècle en constitue le fonds important. Cette collection est intéressante pour mesurer la place de l’Orient dans les collections françaises avant la grande mode de l’orientalisme au XIXe siècle. Ce siècle des Lumières, riche en relations diplomatiques avec les empires modernes du monde islamique (ottoman, iranien, et indien) connaît un premier engouement des collectionneurs pour ces arts « orientaux » pas encore appelés « islamiques ».
Source: https://mba.rennes.fr/fr/article/arts-de-l-islam/
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